Rabot Darex 333

Restauration d’un Rabot Darex 333

Je me suis acheté il y a quelques temps un vieux rabot rouillé dans un vide grenier pour la somme astronomique de … 1€ ! Du coup je me suis lancé dans la restauration afin qu’il vienne en complément de mon N°4 déjà restauré. Ce que je ne savais pas en l’achetant, c’est qu’il s’agit d’un rabot N°333 de marque DAREX.

Un rabot DAREX 333 … rouillé !

Comme vous le constaterez, il ne s’agit pas des rabots modernes merdiques à pas cher en tôle pliée mais bien avec un socle moulé (je suppose en fonte). Quoi que pourraient en dire les vendeurs de grande surface, c’est quand même BEAUCOUP mieux, plus rigide, plus solide … et surtout plus valorisant.

Celui là est en mauvais état, après quelques nombreuses années abandonné dans un coin d’atelier à prendre la poussière et l’humidité. Presque tout ce qui pouvait rouiller a rouillé. La poignée arrière est cassée à la base, pour ne rien gâcher.

Toujours le même rabot DAREX vu de dessous

Cette version est équipée de poignées en bakélite et d’un réglage de la lame par deux vis au lieu d’un levier et d’une molette comme sur mon N°4 GOLDENBERG. On m’a dit que c’était in-réglable …. mais ça ne m’empêchera pas d’essayer !

Sachant qu’avant de m’attaquer à une quelconque restauration, j’avais bien entendu vérifié la géométrie de la semelle afin de ne pas pas passer ma belle jeunesse à tout redresser.

Après un démontage en règle, plutôt facile, on rentre dans le dur en s’attaquant à la semelle.

Pas de chichi cette fois-ci, basé sur mon expérience avec le rabot Goldenberg, je passe tout direct au décapant en gel pour virer cette peinture bleue moche.

L’idée est de lui donner un look similaire au N°4 : Extérieur acier brossé et intérieur noir mat. Je n’ai de toute façon pas envie de me lancer dans une restauration à l’identique et puis surtout ça m’amuse. Vous remarquerez qu’ici les surfaces d’appui de la lame ne sont pas usinées mais peintes sur le brut de fonderie … vraiment bas de gamme !

Pendant que ça agit, je m’attaque aux parties métalliques rouillées. Rien de bien compliqué : la perceuse bloquée dans l’étau, une brosse rotative dans le mandrin, une bonne paire de gants et les éléments ressortent méconnaissables.

Avant et après … plus rien à voir !

Une fois la peinture décapée, j’ai repris les flancs et la semelle sur une plaque de verre au grain 80-120-240. Et avec un peu d’huile de coude ça rend tout de suite mieux. Un peu d’huile de tung à la fin pour protéger les parties non peintes de la rouille et je passe à la peinture du reste. J’ai juste mis une couche d’apprêt phosphatant avant de passer deux couches de peinture noire mat à la bombe. Comme le rabot Goldenberg en fait, rien de nouveau sous le soleil pour l’instant.

Une fois la peinture sèche, j’ai tout de même repris les surfaces d’appui afin d’avoir un contact plus plan avec le fer.

Plus qu’à remonter … ou presque.

La poignée arrière du rabot DAREX

Comme précisé précédemment, les poignées sont en bakélite et celle à l’arrière est cassée. Et la bakélite c’est moche.

Donc qu’à cela ne tienne, j’ai choisi d’en refabriquer de toute pièce en bois rouge. (Le même que pour le couteau, la hache de mineur, le cadre photo …). Et tant qu’à faire, ça me permet de faire une poignée arrière adaptée aux pelles qui me servent de main … pour dire, sur mon rabot N°4, il n’y a pas de place pour mon petit doigt sur la poignée.

A partir de là, je me fait un gabarit en carton pour définir la forme et la taille de la nouvelle poignée arrière, que je reporte sur des bouts de chute recollés.

A ce niveau là, si vous n’avez pas pris vos mesures au moins 3 fois, il est temps de vérifier !

Pourquoi ne pas l’avoir reporté sur un bloc plus épais plutôt que de la faire sur deux plaques ?

Tout simplement parce que je n’ai pas de forêt assez long pour faire le passage de la vis intérieur. Et aussi parce que je n’étais pas confiant dans ma capacité à faire quelque chose de précis.

J’ai donc tracé le passage de la vis sur les deux parties pour pouvoir le percer plus facilement . Un coups de défonceuse avec le gabarit qui-va-bien a bien dégrossi le travail, que j’ai fini au ciseau à bois. Le tout est de prévoir les emplacement des plots de positionnement sur le bas et l’emplacement pour la tête de la vis en haut.

Plus qu’à coller

J’en profite à ce niveau là pour faire les découpes extérieures à la scie sauteuse afin de limiter le temps de finition derrière. Et vérifier que tout se monte bien..

Ensuite, il n’y a plus qu’à coller … et utiliser autant de serres joints que possible.

Ça sèche !

Le lendemain, il est temps de sortir l’huile de coude, les rappes à bois et le papier de verre pour donner ses formes finales à la poignée.

Après un ponçage au 240, la poignée arrière est enfin prête à recevoir sa couche de protection. Au final elle est plus fine que prévu, mais tient bien en main et est plutôt en accord avec la largeur du rabot.

Les formes sont les mêmes, mais la nouvelle est plus haute d’un bon cm !

La poignée avant

Quitte à refaire la poignée arrière de rabot RADEX, autant refaire l’autre avec le même bois. Et la bakélite c’est moche.

Du coup j’ai collé ensemble des éléments découpés dans le bois rouge avec de chaque coté une chute de pin. L’idée est de pouvoir passer le bloc sur le tour à bois de mon père sans gâcher trop de bois rouge.

Y’a plus qu’à

Jusque là, on pourrait se dire que c’est une bonne idée … sauf que !

Alors que j’attaquais tout juste la forme générale de la poignée, l’ensemble décida qu’il en avait eu assez et se rompit ! Il faut dire que du fait de mon collage, les fibres du bois étaient orientées dans le mauvais sens par rapport aux efforts que j’appliquais. Du coup PAF !

Vous connaissez l’histoire de PAF la poignée ?

Heureusement pour moi, en plus de ne pas me faire mal, j’avais prévu cette éventualité et préparé un bloc avec le collages dans l’autre sens. Ce nouvel essai se déroula sans accro et j’obtins ma poignée à peu près comme je la souhaitais. La partie haute n’était pas top, du coup je l’ai reprise à la main par la suite.

Finition du rabot DAREX

Au moment de finir les deux poignées, j’ai été tenté d’utiliser un vernis transparent. Je voulais avoir une finition durable et plus solide que de l’huile.

Je vous laisse admirer la différence de rendu entre une couche de vernis transparent (à gauche) et une couche d’huile de tung (à droite).

Et je vous laisse aussi deviner la solution finalement retenue.

Dilemme dilemme … nan je déconne !

Bien entendu, j’ai rapidement viré le vernis pour le remplacer par plusieurs couches d’huile de tung. La différence est impressionnante et je suis du coup très content d’avoir pu faire cette comparaison.

Ce rabot a donc pu rejoindre ses collègues pour un bonne solution complémentaire du n°4 et souvent en remplacement du rabot de paume.

La famille s’agrandit … mais qui est le Père ?
tout seul … ici après quelques mois

Liste de l’outillage utilisé (liens d’affiliation – Qu’est-ce que c’est ?) :


(2 commentaires)

  1. Ca a l’air tellement facile pour toi, je suis jalouse !
    Très beau résultat en tout cas, comme d’habitude, j’admire ton travail.
    Du coup si j’ai bien compris, on doit se mettre à chiner les brocantes pour te trouver un max de rabots à retaper et agrandir ta collection ? 😉

    1. J’en ai déjà 2 qui attendent de passer sur le billard, mais ceci dit restaurer un bel outil c’est toujours du plaisir 🙂

      Et merci

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *