Une tête de lit en bois de palette

Après plusieurs années avec comme tête de lit une tenture datant de mes études, nous avons décidé de la remplacer par quelque chose de plus travaillé. Après quelques recherches (merci Pinterest), nous nous sommes arrêtés sur une tête de lit en bois dans ce genre là :

L’idée, c’est ça, mais en pas pareil

L’idée est créer approximativement la même chose, mais avec plus de variations dans les largeurs et hauteurs de planche. En terme de couleur, nous avons choisi un gris cérusé blanc.

(Je tiens à m’excuser pour la mauvaise qualité de certaines photos, l’appareil photo ayant décidé de s’auto-suicider, mon portable l’a remplacé au pied levé).

Les tests de peinture

Avant de se lancer tête baissée dans la réalisation de la tête de lit en elle même, j’ai un peu travaillé sur la finition. En effet, j’avais quelques doutes quand à ma capacité à avoir une finition correspondante au cahier des charges.

Ma principale inquiétude était de réussir à avoir quelque chose de régulier, mais pas trop, tout en gardant le caractère du bois. Après pas mal de recherches sur le net j’en suis arrivé à la conclusion que je devais partir d’un bois relativement propre, le vieillir, le peindre grossièrement en blanc puis de le poncer pour faire ressortir le veinage.

Je suis donc parti d’une chute de palette et l’ai nettoyé au rabot rapidement.

Je lui ai ensuite appliqué une couche généreuse de vinaigre blanc dans lequel j’ai laissé macérer de la paille de fer 000 et des sachets de thé (pour le tanin). En toute franchise, j’étais très dubitatif du résultat sur du pin … et je me suis lourdement trompé :

essai de teinture de planche de pin avec vinaigre et paille de fer
vinaigre + paille de fer

Je précise que le bois était déjà partiellement grisé par le temps quand j’ai appliqué la solution.

Plutôt confiant dans mon process, j’ai donc continué avec l’application d’une puis deux couches de blanc. La peinture provient d’un pot destiné à peindre les murs qui prenait la poussière dans le garage depuis un moment.

test de planche de palette avec teinture et céruse blanche
ça rend pas mal le blanc cérusé sur le bois de palette vieilli, non ?

Après validation par mon chef de chantier préféré, je considère donc cette solution comme viable et me lance (enfin) dans la fabrication de la tête de lit.

Le bois pour la tête de lit

Une fois le cahier des charges et la finition grossièrement définis, je me suis lancé dans la collecte de bois. La majorité utilisé provient de mon stock, de bouts de palettes récupérés au boulot, de vieilles planches  qui traînaient à droite à gauche et de chutes de projets précédents.

Du bois, plein de bois, rien que du bois

A noter que après mesure, j’ai du ajouter à ce stock une palette bien costaud aimablement donnée par le voisin. Comme prévu, les largeurs sont assez variées. Les épaisseurs sont globalement les mêmes, même si il y a quelques variations.

Les planches sont de provenances variées et ont passées plus ou moins de temps dehors. Leurs états de surface et couleurs sont donc assez différentes d’une planche à l’autre. De plus, la majorité de celles ci étant des planches de palette, elles sont souvent assez profondément marquées par des coups de scie.

La première chose à faire est donc d’uniformiser tout ça. Donc je sors les rabots et je fais du copeau !

Mon rabot n°4, ma varlope et du copeau PARTOUT

L’objectif n’est pas de ressorti des planches comme neuves, mais bien d’uniformiser les couleurs et aspects. Je gomme donc les trop grosses marques de sciage et les parties abîmées. Je laisse tout de même du caractère aux planches, il faut que ce soit propre, mais pas trop. Bien entendu avant ça j’ai consciencieusement retiré tous les clous et tout ce qui n’avait rien à faire là pour ne pas abîmer les lames des rabots.

En plus des faces visibles, j’ai repris les chants à la varlope afin d’avoir des faces d’appui les plus droites possibles.

bois de palette raboté
Avant et après les coups de rabot

Après pas mal de rabotage, j’obtiens donc assez de planches pour faire la tête de lit complète. J’ai aussi obtenu assez de copeau pour remplir quasiment deux sacs de courses. Vivement qu’on rattaque la saison des barbecues pour brûler tout ça. J’ai eu au passage le grand plaisir de découvrir des veinages vraiment intéressants du fait du vieillissement à l’humidité, malgré le fait que ce ne soit « que » du pin.

Arrivé à ce niveau, j’ai donc à dispo toutes mes planches pour faire ma « façade ». Reste donc à tout faire tenir ensemble.

Le cadre de la tête de lit

La première chose à faire est de transformer ce tas de planche en un ensemble cohérent. J’ai donc aligné sur le sol toutes mes planches et les ai ordonnées jusqu’à avoir quelque chose qui nous plaisait. Au passage, j’en ai recoupé une ou deux en angle pour casser le coté trop carré de l’ensemble.

C’est comme faire un tour de magie avec des cartes, mais avec des planches de palette

J’ai également pensé à prendre en compte le fait que la tête de lit allait dépasser de chaque côté du lit et ai positionné les planches les plus hautes en fonction. Ainsi, les planches sur les côtés vont jusqu’au sol tandis que celle caché par le matelas sont plus courtes, laissant ainsi la place aux futurs pieds et à des éventuels passage de câbles. Avant d’attaquer le cadre en lui-même, j’ai bien entendu numéroté et repéré chaque planche pour tout bien replacer au même endroit après peinture.

Le cadre est constitué de restes de précédents projets (les serres joints dormants et la scie sous table) pour les parties horizontales et de tasseaux de palettes pour les montants. J’ai commencé par tout positionner sur les planches et les ai repérés afin de faire les découpes sur l’établit. Comme je l’ai découvert plus tard une fois dans la chambre, j’ai juste oublié deux « détails ».

fabrication d'une tête de lit en bois de palette
Ceci n’est pas un futur panneau publicitaire, c’est une future tête de lit en bois de palette !

Les montants sont fixés les uns aux autres par des assemblages à mi-bois. L’idée est d’enlever la moitié de l’épaisseur de chaque montant et d’emboiter le tout. De la colle et deux chevilles maintiennent le tout en place tout en limitant l’épaisseur du cadre.

Un assemblage à mi-bois en cours de séchage

Les encoches sont faites à la défonceuse et une fraise droite de 10. Au vu de l’épaisseur des montants et de la charge à supporter, le cadre est plus que surdimensionné pour supporter une tête de lit, mais au final ce n’est que de la chute et de l’huile de coude.

Comment ça c’est le bazar ?????

La finition

La finition au vinaigre-paille de fer ayant été validée, je l’applique donc sur toutes mes planches. Avec un résultat plutôt variable. Au lieu de ressortir bien grises, la plupart des planches de palette sont ressorties rouges foncé ou bordeaux. Je ne sais pas trop à quoi c’est du mais au final ça ne change pas grand chose.

C’est rouge – brun – marron – gris … mais ça ira quand même !

Indépendamment de la couleur, le résultat est quand même très intéressant pour faire ressortir le grain du bois et le veinage. Bon par contre ça sent le vinaigre. Et ça sent encore un peu. Le problème est quand même que d’une planche à l’autre le résultat n’est pas le même. Il faut dire aussi que l’origine très variées des différentes planches, du temps qu’elles ont passé dehors (…) n’est pas forcément un bonne chose pour avoir une finition identique partout.

A noter que j’ai du transférer mes marques et numérotation sur les versos des planches … parce que sinon tout aurait disparu.

Une fois la première couche sèche, j’ai donc appliqué deux couches de peinture blanche. Je n’ai pas cherché à avoir une belle finition parfaite mais j’ai quand même bien entendu appliqué la peinture dans le sens du bois et égrainé entre les deux couches.

ça sèche !

La peinture ayant un pouvoir couvrant assez mauvais, après la première couche, on voyait encore bien les différentes nuances de bois. Et en prime, une partie de la teinte s’est mélangée à la peinture. Après la deuxième couche, le blanc était largement suffisant tout en gardant un coté assez rustique et grossier.

J’ai amplifié ce coté rustique en passant un coup de ponceuse vibrante avec un grain de 120. J’ai juste passé un coup rapide pour faire ressortir certain veinages et nœuds. L’objectif n’était pas d’enlever la peinture mais bien de donner un coté vieilli à la tête de lit. Sans compter que du coup ça a lissé les imperfections et adoucit au toucher.

L’assemblage final de la tête de lit

Pour l’assemblage, rien de très compliqué, il s’agit surtout de tout replacer au bon endroit et du tout clouer en position. En pratique, j’ai du reporter à nouveau mes tracés car ils tombaient pile en face du tasseau du bas. J’ai en plus ajouté un (gros) point de colle à bois pour bien tout assembler. Vu que j’ai choisit volontairement des clous à tête fine afin qu’ils ne soient pas trop visible, cela permet de s’assurer tout tout ne se détache pas avec le temps.

Pourquoi des clous me direz vous ? Tout simplement parce cela me permet de fixer les planches de palette par le devant, sans que cela soit très visible. Les planches étant assez fines et relativement fragiles, cela m’a paru la meilleure solution.

Des p’tits clous, des p’tits clous, toujours des p’tits clous !

Rien de très compliqué du coup. Je me suis juste assuré que les pieds et les planches situées sur les cotés soient bien au même niveau. Pour ça j’ai cloué temporairement un tasseau aux montants verticaux pour tout aligner.

J’ai également ajouté deux pieds afin de garder la tête de lit droite quand elle n’est pas prise en sandwich entre le mur et le lit. Les pieds sont fixés aux montants par un assemblage à mi bois de rencontre, que j’ai fait démontable au cas où.

Et du coup ça donne quoi ?

Tête de lit en bois de palette, cérusé blanc
La tête de lit en bois de palette finie et en place

Et bien c’est nickel ! Une légère odeur de vinaigre est restée pendant 2-3 jours mais rien de plus. Le bois est bien lisse et doux donc pas de soucis à ce niveau là. J’ai ajouté des tampons en feutre un peu partout afin de limiter les frottements sur le mur et sur le cadre du lit, source de grincements assez désagréables la première nuit.

Si vous vous souvenez, je vous ai parlé de deux « détails » que j’avais oublié dans ma conception. Quels sont-ils du coup ?

Et bien j’ai oublié la présence de la plinthe ce qui fait que le cadre ne porte pas sur le mur. Pas grave en soit, il suffirait de faire une petite découpe pour régler le problème.

Le deuxième détail est la présence de deux prises qui déportent encore un peu plus a tête de lit. Là encore deux petites entailles suffiraient à résoudre ce soucis. Entailles et découpes que je ne ferai pas puisque nous avons bien l’intention de déménager. Je ferai donc les modifications pour la future maison. Et de toute façon ça ne gêne pas du tout.

Par contre maintenant le mur fait tout vide, je réfléchit à remplir l’espace de façon intelligente. Et aussi je vais pouvoir m’attaquer aux tables de nuit qui font tâches. Et oui la chose noire à droite me sert de table de nuit. C’est un vieux fauteuil. Pas de commentaires là dessus. Et de toute façon le sujet de l’article est la réalisation de la tête de lit en bois de palette.


Liste de l’outillage utilisé (liens d’affiliation – Qu’est-ce que c’est ?) :


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